le langage n'est pas un insecte; n'est rien de bien precis; on ne peut le montrer du doigt.
Le LANGAGE n'existe que si l'homme se charge de lui: en parlant, en ecrivant (en sifflant) n'importe quelle langue, sur (ou sous) n'importe quel air. Alors on reconnait le langage a ces traces, vocales ou ecrites. cet instrument cet outil, peu maniable, souvent insaisissable, l'Homme a sa naissance le reçoit tout fait; il en saisit d'emblée l'utilité, aui est de le faire communiquer avec ses semblables: le LANGAGE rend l'individu communicatif: il touche les etres proche de l'individu; la ou il n'y avait que l'individu, il créé l'homme; approximativement comme la byciclette créé le cheval.
tel est le langage.
Toute differente est la langouste.
la langouste est peu communicative; ce que son mutisme suffit peut etre a expliquer. pas mem capable de se nommer toute seule, son nom lui vient d'un insecte: la locusta des latins, qui est notre sauterelle dites locuste.
Par sa nature, donc, la langouste, plutot qu'abvec le langage, voisinerait avec l'angoisse, que les italien appellent : l'anguscia.
la vue d'une langouste ne nous incite pas a la parole; plutot a la suffocation. La vue d'une langouste cuite peut etre favorise les propos de table; pas celle d'une langouste crue; d'une langouste vivante.Celle ci nous imposerait, si c'etait possible le silence; nous prenant la gorge de l'interieur, l'etreignant par une contagion d'angoisse; paralysant les mots, lers gelant des leurs sources; nous rendant muets et paralytiques; et cela par son seul aspect; car elle ne fait rien qui puisse nous effrayer; pas mechante! la langouste. c'est sa presence et rien d'autre qui nous etrangle. C'est a un resserement de notre gorge que nous reconnaissons l'angoisse specifique de la langouste. J'ai dit "sa presence"... mais que serait cette presence sans cet air absent qu'elle prend, sans cet air, aussi, profondement solitaire, que lui vaut son absence de pinces?...
Donc, serrés a la gorge nous sommes devant elle ; et comment en serait il autrement? la langouste n'aime vivre que dans les gorges serrées, celle des roches sous marines; ces anfractuosité dont elle raffole, qu'elle explore avec lenteur et ou elle se cache petitement, au risque mem d'y rester coincée pour la vie. Elle demeure la, vivant pour ainsi dire entre l'ecorece et l'arbre, comme la sauterelle sa marraine; mais pas dans l'air! ou la sauterelle trouve son expressionsonore, son langage, semblable au bruit des scies, bruit sec d'un etre dont on comprend immediatement que c'est de soif dont il meurt! la langouste elle c'est dans l'eau! qu'elle stationne; cette eau ou respirer n'est pas permis; ou la seule voie ou voix pratiquée est celle de l'etouffement.
Roland Dubillard.
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